Prête a rejoindre les rangs !

Arrivant devant le grimoire, l'ouvrant d'un geste vif, Pattafixe lut les paraphes destiné a Agathea
Sortant son pinceau en poil de sadidate, elle écrivit

Bon bon bon, Aga', tu sais ce que je pense, je t'en ai fait part, et je t'ai dis que je t'aiderais, donc au besoin, boune moi!
Et t'hésite pas surtout!

Collement moi, the pattafixe

Refermant délicatement le vieux livre, elle repartit en pensant :

Allé, c'est presque rien, ça sera facile!

Plus de 30 jours s'étaient écoulés , Agathea avait essayé de remonter le temps, pour se rappeler la chronologie de sa vie. Ce n’était pas chose facile, car chaque fois qu’elle s’interrogeait à ce sujet, elle se sentait de plus en plus abandonnée, délaissée, et mal aimée. Mais comme elle avait promis, elle transcrivit les bribes de son douloureux passé.

Citation :

Tout commença à l’âge où les enfants gambadent dans les champs d’Astrub ou visent maladroitement avec leurs premières armes les pious multicolores, la mémoire Agathea n’avait aucune trace de cela.
Fermant les yeux pour retrouver son passé, seule l’odeur du pain brulé, de la farine fraichement tamisée, de l’herbe récemment coupée, surgissait à son esprit.
Agathea restait agrippée à la cape de sa tatie qui lui disait sans cesse :

- Ma chérie, dans la vie tu vas devoir te débrouiller seule, apprends donc avec moi l’art du meunier et du boulanger, ils te seront toujours utiles.

Enfant docile elle respectait la parole de son ainée, fauchant, meulant pétrissant, très vite elle passa Maître dans tous ces domaines. Sans rechigner elle passait ses journées à puiser l’eau des puits. Ses journées étaient forts chargées, le soir c’était éreintée qu’elle s’endormait. Dans son sommeil elle rêvait qu’un Preux chevalier, un iop sûrement avait conquit une Belle Princesse eni et qu’elle en était le fruit. Un Amour interdit qui les avaient conduit à mettre fin à leur vie.
Titglacon une pulpeuse sadida et Rasnegus, frêle xelor l’avaient recueillie dans leur grande Famille. Malgré toute l’affection que tous spontanément lui avaient donné, elle savait bien que ce n’était que des parents adoptifs. Ladylisa douce et affectueuse la pris très vite sous sa bure violine. La couvrant de doux baisers verts, « sa tatie Chérie » comme Agathea la surnommait, pare faisait consciencieusement son éducation. Bonne bûcheronne, sa bienfaitrice s’endormait souvent en plein milieu d’après midi, et l’eni téméraire en profiter pour prendre la poudre d’escampette !
Elle adorait folâtrer dans les plaines de Cania en compagnie des jumeaux Tanabloc et Tanabis.
C’est avec eux qu’elle apprit l’art de manier la baguette et les mots interdits. Savourant chaque seconde, jusqu’au moment où la voix rauque la rappellerait à l’ordre :

- Agathea ! Où es- tu ma Poupette !

Subrepticement, l’eni quittait ses compagnons de jeu car elle devait rejoindre rapidement sa soucieuse Protectrice. Effaçant toutes traces de combats et ne voulant rien laisser paraître de ses escapades, Agathea vidait rapidement en chemin tous les puits qu’elle croisait afin de justifier son absence.
Le temps passa paisiblement. Jusqu’au jour où …. (à la nuit plutôt) elle rencontra un sadida, qui cru la reconnaître et lui dit :

- Eh c’est toi ! Qu’est que tu fais là !

Le rouge aux joues Agathea était heureuse de rencontrer quelqu’un qui se rappelait d’elle. A partir de cette nuit là, elle n’avait qu’une hâte, que le soleil se couche rapidement dans la Montagne des Koalas pour enfin retrouver son nouvel ami.

Par un après midi de Novamaire, où la petite eni en avait profité pour échapper à l’attention de sa tatie, et rejoindre les jumeaux, au détour d’un sentier, un salut particulier lui fut adressé et cette politesse devait aussi être remise à sa maman adoptive. Ce qui fut fait rapidement car l’eni avait été fort intriguée.

- Maman ! Ma maman ! Un Monsieur avec une tête de loup me dit de te dire Bonjour !… Essayant de le décrire du mieux. Aussitôt la belle sadida s'esclaffa :

- Oh Agathea, ce n’est pas n’importe qui ! Essaye d’être polie avec, ça pourrait faire un très bon parti.

Et le soir même, en compagnie de ses parents et de ce mystérieux personnage elle fut conviée dans le Donjon du canidé.
Pétrifiée, effarée elle ne savait où se réfugier. Cet endroit était lugubre comme les cris qui en sortaient et lui glaçaient les os. Elle n’osait entrer.
Peu rassurée, elle donna sa clé. Apparemment c’était la seule effrayée. Bien vite elle comprit qu’effectivement même si elle ne soignait pas convenablement, ce Iop était quelqu’un de très puissant et se passait aisément de ses soins.
Dès lors elle passait le plus clair de son temps en sa compagnie, découvrant au fil des combats sa force et son charme. Il fut vite bien question d’épousailles. Le iop s’empressa d’aller demander la main d’Agathea à sa famille. Titglaçon flattait d’accueillir auprès des siens ce gendre honorifique ne pu refuser.
Alors que les préparatifs allaient bon train, la jeune fiancée languissait de voir le jour tomber voulant dévoiler à son bambocheur ce qu’on lui réservait. De nombreuses nuits s’étaient écoulées depuis leur première rencontre, grâce à lui son labeur quotidien était devenu plus facile, la baguette qu’une nuit il lui avait offert la rendait invincible face aux protecteurs des récoltes, quelques choses au fond de son cœur avait grandit. Quand accidentellement ils s’effleuraient, lui rigolait de l’émoi procuré alors qu’elle honteuse rougissait. Sans le savoir Agathea se métamorphosait Comme à l’accoutumée elle se rendit donc au moulin, pressée de revoir le compagnon de ses nuits. Enfin une silhouette au loin se dessinait, elle reconnu ce rire qui la troublait à chaque fois qu’elle l’entendait. Il était là, son cœur s’emballa encore une fois. Tremblante, elle attendait impatiente que cette joue velue se pose sur la sienne, échangeant ainsi le bonsoir quotidien. Mais ce soir serait-il bon ? Comme d’ordinaire, il l’invita à le suivre dans les méandres insolites de la nuit, revisitant les moindres recoins de Menalt. Ce n’est que dès potron-minet qu’Agathea lâcha d’un trait :

- Je vais me marier.

Un long et douloureux silence détrôna les gais propos jusqu'alors échangés. Les paroles qu’elle espérait en retour ne furent jamais prononcées. Dépitée, elle alla se coucher.
Son destin était tracé, bonne épouse elle serait dans 3 jours en justes noces elle convolerait. Mettant fin ainsi aux périples de ses nuits.
La bénédiction nuptiale terminée, la jeune mariée, en bonne épouse à son mari restait agglutinée. Promettant de ne jamais le quitter. Partout il se rendait elle le suivait. Lors de ses moments de solitudes la petite éni en profitait pour exercer ses métiers. Un jour alors qu’elle meulait amoureusement sa farine, elle fut abordée arrogamment :

- Et toi ! Sais-tu qui tu as épousé ?

Des propos venimeux furent rajoutés et vinrent gonfler cette question pertinente.
La petite éni pâlit car finalement qui était-elle ? Qui avait elle épousé ?

Le soir même, en larme, elle interrogea son époux, l’harcelant de mille questions.
La serrant dans ses bras chaleureusement, il lui dit :

- Ma douce, Ma tendre, Mon Aimée, n’écoute pas les méchancetés que certains se font un malin plaisir à répandre, ce n’est que mensonge et jalousie qui font ainsi battre les langues ! Je t’aime, écoute plutôt mon cœur qui ne cesse de battre pour toi. Qu’importe notre passé surtout ne cherche pas ! Allez viens, suis moi !

Il saisit tendrement la main de la petite eni et la conduisit dans un endroit inconnu et rajouta :

- Là, si tu m’aimes on va se suicider ensemble, pour mieux se retrouver, dans un endroit peu fréquenter où seuls nous deux nous serons enfermés.

C’est ainsi que la petite éni resta confinée au cimetière Primitif, tant de bestioles hostiles l’entouraient, seule jamais elle ne bougerait ou sortirait de cet endroit reclus.


Tout était bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce tragique après midi où un tofu voyageur l’informa que son époux gravement blessé ne pourrait la rejoindre avant un bon mois voir deux. Le monde d’un coup s’écroula. Qu’allait-elle devenir ? Elle en était devenue si dépendante de son homme ! Elle était cloitrée, là, toute seule dans ce paradis qui devint bien vite un enfer. Petit à petit ses amis l’avaient laissé construire sa nouvelle vie de Femme Parfaite, aimante et dévouée. Plus personne ne la contactait, ses parents adoptifs avaient déménagé. Elle ne savait où aller.
S’armant d’assurance elle sortit de là. Elle n’était plus habituée à côtoyer tant de monde pourtant la vie continuait et elle devait s’y insérer. L’heure était venue pour elle de se mettre en quêtes de ses origines.
Méthodiquement, elle avait décidé de se rendre dans tous les ateliers, là forcement, quelqu’un pourrait lui fournir de précieux renseignements, ses traits évoqueraient-ils à quelqu’un, un visage familier ? Agathea nota méticuleusement l'endroit où se tenait chacun afin d’en oublier aucun. Un part un elle les égrenât, rebutée à l’idée de visiter celui du boucher et du poissonnier, elle s’y rendrait donc en dernier. Alors qu’elle franchissait le seuil de l'ultime restant, elle aperçût un vieux sacrieur qui, sans dégoût, tirait violemment sur les ouïes des poissons qu’il venait surement de pêcher. N’osant l’approcher de trop près la petite eni le salua de loin.

- Bonjour, dit-elle d’une voix étouffée.

Levant la tête pour la saluer, le vieux poissonnier eut l’air effaré.

- Diantre ! s’écria–t-il, Une revenante !
- Oh non m’sieur c’est impossible, jamais je n’ai mis les pieds ici. Bredouilla-t-elle.
- Approche ! Ordonna-t-il.

Alors qu’elle s’avançait, l’homme âgé en profitait pour la défigurer.

- Oh ! Quelle ressemblance frappante ! J’ai eu l’impression de revoir cette jeune très jeune eni qui venait régulièrement dans cet atelier. Ta peau laiteuse tes ailes vertes, tes cheveux rebelles Tout me la rappelle !
On a jamais su comment elle s’appelait, ni d’où elle venait, elle restait muette, jamais on échangé autres chose qu’un regard. Malgré son jeune âge, son ventre s’arrondissait on voyait bien qu’elle aller enfanter elle ne pouvait plus le dissimuler.

Attentive, Agathea buvait les paroles de cet homme tel du petit lait. L’homme pensif rajouta :

- Mais un jour les douleurs se précisèrent, elle s’accroupit et accoucha là sous l’étal. Je la revois encore, avec son hachoir à poisson, sectionnant le cordon qui devait vous reliait. Elle tourna de l’œil. Un garde qui passait par là, la vit couchée par terre, le hachoir à la main.
Il l’interrogea alors qu’elle revenait à elle :
- Qu’est ce que tu fais avec ce hachoir à la main, qu’est-ce ce sang sur ta jupe ?
- C’est les poissons gémit-elle.
Mais voilà que contre toute attente, un couinement sorti de sous le banc. Il alla voir. Il découvrit un tas de chair sanguinolente, qu’il dégagea. Toi, sans aucun doute, t’étant distingué par des cris au milieu des déchets de poissons. Elle ne fit aucunes difficultés à avouer qu’elle t’aurait laissé mourir. Elle fut traduite en justice pour infanticide et toi placée chez une nourrice.

Ravalent sa salive, Agathea rétorqua :

- Non je ne peux être le fruit de ce répugnant enfantement !

Les yeux embués, la petite eni blessée, se déroba, regagnant au plus vite le domicile de son Mari. Elle alla se blottir sous la table dans l’obscurité. Sans aucune envie de vivre. Les jours passèrent elle resta là, sans bouger à cogiter. A qui manquait-elle ? Personne ! La mort finira bien par m’emporter rabâchait-elle.

Le pêne de la porte claqua, un trait de lumière sur son visage s’installa, la tirant ainsi de sa de sa torpeur. Son époux requinqué rentrait. Choqué de la voir ainsi recroquevillée, il lui demanda :

- Ma chérie que t’est - il arrivé. Que fais tu ainsi prostrée ? Viens dans mes Bras mon Amour, tu m’as tant manqué.

Vacillant sur ses jambes la petite éni s’approcha de lui.
Serrant très fort, contre lui, le petit corps tiède. Il ferma les yeux, poussa un très profond soupir de bonheur. Il pensa qu’il ne pourrait jamais, jamais être plus heureux.

- Mon dieu mon cœur que t’est-il arrivé.. Tu es toute décomposée. Ma chérie réponds s’il te plait.
- Même la mort ne veut pas de moi. Chuchota t-elle.

Horrifié son mari la regarda

- Répond Agathea, qu’as-tu fait pour en arriver là !
- Je me sens si seule et inutile, je n’ai pas de passé donc pas d’avenir. Je suis lasse, lasse de vivre. Pourquoi pour qui ?
- Chut, allez viens je suis là maintenant, tu n’es plus seule. Qu’importe qui sont tes parents, tu es ma fée. Et du passé ne retenir que l’essentiel, que mon amour tu as ravi, et que de toi mon cœur s’est épris. Ton avenir est tout tracé ! A présent tu es une éni chevronnée ! Il est vrai que pour moi seul je veux te garder, t’étouffant d’amour. Mais je sais qu’au fond de toi, ton désir le plus cher, c’est d’aider les autres, défendre les justes causes. Vis sois heureuse et je le serai.

Agathea se ressaisit, dans un soupir s’exclama :

- Tu me permets de m’engager ? D’aller là où on pourrait avoir besoin de moi ?
- Oui bien sûr, si tel est ton désir ! Mais laisse moi veiller sur toi, mon ombre partout te suivra, je ne peux pas me passer de toi.

Le bonheur à présent rayonnait. Dans son fort intérieur, Agathea, bouillonnait à l’idée de s’allier à ces mercenaires qu’un jour elle avait croisé. Et c’est ainsi qu’un fameux matin elle alla noter sur ce gros bouquin …

Bien chers allieurs,

La banalité étant une originalité, je vais rester simple pour me présenter.

Pimousse rentra dans la maison des Allieurs, doucement elle referma la porte et posa ses affaires à terre. Elle alla s'asseoir devant le Grimoire et commença à le feuilleter doucement. Elle s'installa plus confortablement, son épaule la faisait de plus en plus souffrir. Il était hors de question qu'elle engage un quelconque combat, ou travaille aujourd'hui lui avait-on dit. La nouvelle aurait pu la réjouir, mais comment allait-elle occuper sa journée, son fiancé ne serait pas de retour avant le soir, et ses amis en vacances pour la plupart ou occuper à l'entrainement. Perdue dans sa réflexion, elle tournait les pages du Grimoire sans réellement en avoir conscience, les textes défilaient sous ses yeux sans qu'elle prenne le temps de les lire... Pourtant une lettre retint son attention, elle reconnaissait cette écriture... Se redressant sur sa chaise, elle attrapa de quoi écrire, et à la suite laissa ce message :

Citation :

Bonjour Agathea,
C'est avec plaisir que j'ai vu une nouvelle lettre de toi.
Déjà plus de trente jours se sont écoulés, et tu as toujours mon soutien.
Sans vouloir trop m'avancer, il est possible que tu sois bientôt convoqué pour un nouvel entretien.
Nous te tiendrons au courant.
Bonne journée à toi, à bientôt.
Pimousse.

Puis reposant sa plume, elle se détendit et se laissa glisser contre le dossier de son siège. La journée risquait d'être longue si le simple fait d''écrire quelques mots la fatiguait autant. Elle continua tout de même à feuilleter lentement le Grimoire, mais à peine quelques secondes suffirent à faire dévier à nouveau ses pensées.

Agathea a été intégré le 8/03/639 a 22h33 et a comme parrain : Kobalt